M. Paul a une petite fille sur les épaules

Un matin, alors qu’il se rasait devant le miroir de la salle de bain, Monsieur Paul découvrit qu’il avait une petite fille sur les épaules. 

– Bonjour, mademoiselle, dit M. Paul.

– Bonjour, répondit poliment la demoiselle. 

Monsieur Paul finit de se raser, essuya les dernières traces de mousse avec sa serviette puis se passa de la lotion sur le visage. 

– Comment t’appelles-tu, ma petite ? demanda M. Paul à l’enfant assise sur ses épaules. 

– Constance ! répondit-elle en riant. Je suis ta fille !

– Ah bon ? s’étonna M. Paul. Et cela fait longtemps ?

– Oh oui ! dit Constance dans un grand sourire. J’ai quatre ans !

– Tu dois descendre, maintenant, car je dois m’habiller. 

– Ah non. Il n’en est pas question ! Je suis bien sur tes épaules, je n’en descendrai pas. 

M. Paul sortit de la salle de bain et enfila une chemise et un pantalon. Ensuite il noua une cravate autour de son cou en tirant la langue, puis s’arrêta devant la porte.

– À présent, je dois aller travailler, dit-il à la petite fille. 

– D’accord, répondit-elle. 

– Tu dois descendre. 

– Ah non. Il n’en est pas question ! Je suis bien sur tes épaules, je n’en descendrai pas. 

M. Paul alla donc à son travail en ville. Il passa la journée devant son ordinateur, tapant des lettres et des chiffres. Cela intéressa beaucoup Constance qui regarda l’écran, juchée sur les épaules de son papa. 

Le soir venu, M. Paul rentra chez lui. Il commençait un peu à fatiguer. Il se prépara un bon souper. 

– Veux-tu descendre pour manger avec moi ? demanda M. Paul à l’enfant. 

– Je te remercie, mais non. Je sens ta soupe. J’entends croustiller ton pain. Je suis bien sur tes épaules, je n’en descendrai pas. 

M. Paul finit donc de souper avec sa fille sur ses épaules. Il termina avec un peu de fromage et un petit verre de vin. Enfin, il croqua une pomme puis débarrassa la table. 

Il alla prendre un livre dans la bibliothèque et s’assit dans son fauteuil. 

Il commença à lire à haute voix. 

– Il était une fois, dans un pays lointain, une petite princesse qui s’appelait Roseline…

La petite fille, qui voyait bien les images, et qui était si bien sûr les épaules de M. Paul, descendit cependant pour s’installer sur ses genoux. 

M. Paul termina son histoire. Constance s’était endormie. Le papa prit sa fille dans ses bras et alla la coucher dans son lit. 

Enfin, il retourna s’installer dans son fauteuil pour lire son journal. Il souriait largement. C’était le plus heureux des papas. 

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